Je ne connaissais pas du tout Linda Lovelace avant de voir le film Lovelace, le biopic sur sa carrière, très courte dans le porno.Mais comme le milieu du X est quelque chose qui m’intéresse, je me suis dit que je sauterais le pas.
Je l’ai donc regardé il y a quelques semaines, et ce fut un très bon moment de cinéma…Je ne saurais pas vous parler des détails techniques, mais en tout cas, ce film m’a pris aux tripes, sincèrement.
On suit la vie de Linda, petite gamine d’une famille bourgeoise et coincée, qui commence par danser à un concert, puis elle rencontre celui qui deviendra son mari, tournera dans Gorge Profonde, deviendra une star mondiale, et décédera en 2002 dans le plus grand anonymat.
Mais la vie de cette femme a une importance capitale, car c’est la première vraie porn star, qui comme une actrice du circuit classique déchaîne les foules à chacune de ses apparitions, va à des fêtes branchées, fréquente le gratin de la société,signe des autographes… Sauf qu’elle, ça ne lui plaisait pas, elle le faisait seulement à cause de son mari Chuck Traynor, elle voyait ce premier succès comme un tremplin, pour le cinéma traditionnel et le théâtre.
Ce qui m’a beaucoup marqué dans le film c’est la violence sous jacente présente tout au long du film, qui est monté de façon à voir dans un premier temps l’histoire du point de vue public, et ensuite, on nous révèle l’envers du décor, et c’est là qu’on découvre toute l’horreur de sa vie : elle se faisait régulièrement battre, et insulter par son mari, qui la considérait comme sa chose ( il l’a forcé à participer à une tournante dans un môtel miteux alors qu’elle n’était pas consentante),et si le film est encore aujourd’hui le film porno qui a engrangé le plus de bénéfices : 600 millions de dollars, elle n’en touchera que 1250…
Elle divorce en 1973, et se remarie l’année suivante avec un réparateur de téléphones, avec lequel elle aura deux enfants.Elle retombe dans l’anonymat, mais a écrit quatre livres :
- Linda Lovelace, Inside Linda Lovelace (1974)
- Linda Lovelace, Carl Wallin, The Intimate Diary of Linda Lovelace (1974)
- Linda Lovelace, Ordeal (Épreuve),(1980)
- Linda Lovelace, Out of Bondage (1986)
Elle devient une figure phare du mouvement féministe,et rejoint l’organisation Women against pornography.
J’ai choisie de parler d’elle car sa vie m’a touchée, et parce que je pense que c’est un bon exemple de ce que vivent encore un certain nombre d’actrices du X aujourd’hui… Mais pour ma part, j’ai un point de vue plus modéré sur ces sujets : je considère que l’industrie du porno, comme de la prostitution ne sont pas un mal, tant que les personnes sont adultes et consentantes, ce qui me gêne par contre, ce sont les violences qu’elles peuvent subir, leurs conditions de travail exécrables, et je pense qu’il faut lutter contre le proxénétisme.
Pour aller plus loin :
Présentation du mouvement « Women against pornography »