Comme vous le savez peut être déjà mes deux passions du moments sont l’anarchisme et les pédagogies alternatives.
Au cours de mes lectures sur l’anarchisme, et plus précisément sur la vie d’Emma Goldman, j’ai vu plusieurs fois passé le nom de Ferrer, et j’ai donc eu envie toute à la fois de faire des recherches et de vous en parler.
Francisco Ferrer né le 14 janvier 1959 et décédé le 13 octobre 1909, était un libre penseur radical, anarchiste, qui a crée un réseaux d’écoles libertaires dans les environs de Barcelone. Son exécution l’a promu au rang de martyr, et a crée un mouvement internationale de radicaux et d’anarchistes, qui ont développés ses méthodes d’enseignements.
Mais commençons par le commencement : il naît dans une ferme prés de Barcelone, et développe rapidement des convictions républicaines et anti cléricales auprès de son premier employeur qui était un militant athé, et de par son oncle qui était un libre penseur, alors que ses parents étaient des Catholiques pieux. Comme conducteur de train, il transmettait des messages au leader républicain Manuel Ruiz Zorilla, exilé en France.
Apres une révolte républicaine ratée en 1885, il déménage également à Paris avec sa famille, ou il va rester 16 ans. C’est à cette période qu’il commence ses recherches autour de l’anarchisme et de l’éducation. Au début du siècle, il veut ouvrir une école basée sur les écoles Prévost de Paul Robin
A Paris, il commence par enseigner l’espagnol, vendre du vin, être le secrétaire de Ruiz jusqu’à sa mort, fut un Dreyfusard, et un délégué au Congres de la Seconde Internationale de 1896
Ferrer commence à explorer l’anarchisme après la mort de Ruiz. Il rencontre Louise Michel, Elisée Reclus, Sébastien Faure, et devient ami avec Charles Malato et Jean Grave, et se lia avec les anarchistes espagnols Anselmo Lorenzo et Fernando Tarrida del Marmol.
Tout au long de sa vie, et dans de nombreux pays, il a travaillé pour des causes anarchistes, a donné de l’argent pour des travaux anarchistes, et publié des livres anarchistes.
Quand il était à Paris, Ferrer s’intéresse à l’éducation qui était un sujet brûlant dans les cercles anarchistes et rationnels. Il était notamment fasciné par les orphelinats de Prévost de Paul Robin, dont ses écoles vont s’inspirer.
En effet, ses méthodes souhaitent développer les capacités physiques et mentales des enfants sans jamais les forcer. Il pensait que l’environnement social et économique jouait un plus large rôle dans le développement des enfants que l’hérédité, et ses écoles avaient pour but de donner aux enfants un accès à la nature, à l’exercice, à l’amour et à la compréhension, spécifiquement pour les enfants porteurs de handicaps. Il put ouvrir son école quand il hérita d’un million de francs.
En retournant à Barcelone en 1901, il fonde l’Escuela Moderna, qui propose un enseignement laïque et libertaire contrairement aux autres écoles où les cours de religion et les cours obligatoires étaient la norme. La pédagogie de Ferrer emprunte au rationalisme du 18e siècle, et au romantisme du 19e. Il permettait aux enfants d’expérimenter librement plutôt que d’étudier. L’école proposait des cours pour adultes, des cours pour devenir enseignant, et une presse radicale, qui imprimer les livres et le journal de l’école. Plus de 120 ersatz de ses écoles ont vus le jour en Espagne. La popularité de sa pédagogie a troublé grandement l’état et le clergé espagnol, qui voyait les écoles comme une façade pour des activités insurrectionnelles. On a fait fermé l’école sous prétexte que Ferrer aurait participé à la tentative d’assassinat du roi en 1906, mais il fut relâché un an plus tard, sous la pression internationale. Ferrer voyagea a travers l’Europe pour défendre la révolution espagnole, rouvrit sa presse,et fonda une organisation pour promouvoir sa pédagogie
En 1909, il est arrêté et accusé d’avoir orchestré une semaine d’insurrection connue comme la Semaine Tragique de Barcelone. Même si son implication n’était pas aussi forte que ce que les accusations laissaient entendre, il fut exécuté, ce qui provoqua une colère internationale car on le pensait innocent au moment de sa mort.
Sa mort a déclenché de nombreuses manifestations et l’indignation générale,car au dela de l’anarchisme, les libéraux voyaient Ferrer comme un martyr d’une église vengeresse et d’un état trop traditionaliste. Le mouvement de protestation devient le Mouvement éducatif de Ferrer, et accéléra sa reconnaissance comme un des principaux pédagogies libertaires, comme Sébastien Faure ou Paul Robin. Ses travaux ont été traduits dans de nombreuses langues. Des Ecoles Modernes ont fleuris aux quatre coins de l’Europe et des Etats Unis, mais aussi en Argentine, au Japon, au Mexique, en Pologne, en Chine ou au Brésil.
Ses méthodes furent invoqués par Gustav Landauer pendant la révolution bavaroise de 1919, mais aussi par Nestor Makhno (dont je vous parlerais davantage dans un article dédié) dans la révolution russe de 1917.