André Léo

Je continue ma série sur les Communardes plus ou moins célèbres, j’ai donc décidée de vous parler d’André Léo.

Elle nait Victoire Léodile Béra en le 10 aout 1824 à Lusignan dans la Vienne, et grandit dans un milieu cultivé de la bourgeoisie éclairée. En effet, son grand père a fondé en 1791 la Société des amis de la Constitution.

Après le coup d’état de Napoléon III du 2 décembre 1851, elle rejoindra son fiancé, le journaliste Grégoire Champseix, progressiste, rédacteur de La Revue Sociale. Ils se retrouvent en Suisse où il réside depuis le printemps de 1849. Ils s’y installent et se marient le 20 décembre 1849. Grégoire meurt en 1863 laissant seule pour élever ses deux enfants.

C’est depuis la Suisse qu’elle écrit son premier roman, Une vielle fille en 1859. Ce premier roman est signé Léo, contraction de son prénom Léodile, elle en écrira beaucoup d’autres qui vont lui assurer une certaine notoriété dans le monde des lettres, et prendra plus tard le pseudo d’André Léo, qui reprend son pseudo mais aussi le prénom de ses deux fils jumeaux.Elle vit de sa plume comme romancière et journaliste

Elle publie en 1867 des reportages sur le travail, dans la revue La Coopération et plaide et milite également pour la création d’associations ouvrières

Elle revient à Paris en 1860, et s’engage avec les républicains, et milite avec la féministe Paule Minck (dont je vous parlerais dans un autre article de cette série sur les Communardes) et Louise Michel (dont je vous ai déja parlé dans cet article)

Elle adhère à l’Association Internationale des Travailleurs, fondée à Londres en 1864. Puis en 1866, elle crée l’Association pour l’amélioration de l’enseignement des femmes, et publie un texte défendant l’égalité hommes-femmes en 1868, texte qui peut être considéré comme à l’origine de la première vague féministe en France.

En 1869, elle crée chez Noémie Reclus, sœur d’Elie et Elisée Reclus, la « Société (mixte) de revendication des droits de la femme » Marie La Cécilia en est la secrétaire. Avec Noémie Reclus, elle projette d’ouvrir une école primaire laïque pour filles, mais la guerre de 1870 contrarie ces plans

Pendant la guerre avec la Prusse, elle va militer dans le comité de vigilance de Montmartre, et sera arrêtée le 18 septembre 1870 avec Louise Michel, lors d’une manifestation.

Elle fonde le journal La République des travailleurs, et participe à la Commune de Paris, elle est membre du Comité des citoyennes du 17e arrondissement et collabore avec l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.

En plus de ses éditoriaux dans La Sociale, elle publie « Au travailleur des campagnes« , un appel qu’elle fait imprimer à 100 000 exemplaires, que les Communards essaieront de distribuer par ballon en province.

Pendant les débats de la Commune, elle est favorable à la lutte armée contre les Versaillais, mais quand la Commune décide de censurer tous les journaux d’opposition, elle demande sans condition le respect de la démocratie.

« La mise à l’écart des femmes, ou leur insuffisante intégration dans la lutte insurrectionnelle, est pour André Léo l’une des clés principales de son échec inexorable » (Charlotte Cosset et Gilles Malandain, « André Léo journaliste. Engagement et témoignage (1866-1871) », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 132 | 2016, 139-154.)

Elle parvient à échapper à la répression de la Semaine sanglante en se cachant chez son amie Lucienne Prins, puis s’exile en Suisse, ou elle vit avec le syndicaliste Benoit Malon, qu’elle a rencontrée avec la Commune.
Ils contractent un « mariage libre » en 1872, mais se séparent en 1878, et va vivre à Formia en Italie .

En 1871, elle publie La Guerre Sociale, où elle raconte l’histoire de la Commune, qui a également été le texte de son discours qu’elle prononce au 5e congrès de la Ligue de la Paix et de la liberté, à Lausanne en septembre 1871. Elle adhère à l’Alliance internationale de la démocratie socialiste fondée par Bakounine, collabore avec le journal La Révolution, dans lequel du fait qu’elle est anarchiste, elle émet de vives critiques vis à vis de Karl Marx. En effet, elle le juge autoritaire, et s’inquiète de son influence politique grandissante au sein de l’Association internationale des travailleurs.

Elle prendra ensuite une part importante dans la publication de la revue Le Socialisme progressif, et voyagera en Europe pour se consacrer à l’étude de la condition féminine de son temps. Elle rentre en France apres l’amnistie de 1880, et collabore de temps en temps avec la presse socialiste de l’époque

Coupons le câble, sa dernière oeuvre parue en 1899, est un plaidoyer pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat, six ans avant la loi de 1905.

Elle meurt le 20 mai 1900, et est incinérée au crématorium du Père Lachaise, puis ses cendres sont transférés au cimetière d’Auteuil.

Par testament, elle lègue une petite rente à la première commune de France qui voudra tenter une expérience collectiviste.

Je pense qu’il est important de la connaitre, car elle a jouée un role de premier ordre dans la Commune,j’ai d’ailleurs été étonnée du nombre relativement élevée de femmes qui y ont participés. De plus, c’est une éminente femme de lettres, dont beaucoup d’écrits restent encore aujourd’hui d’actualité

Bibliographie

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k321378q/f4.image

https://journals.openedition.org/chrhc/5402

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